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L’ECRITURE CHINOISE : ORIGINE, EVOLUTION, ACTUALITE 1 - Une écriture qui remonte à la plus haute Antiquité L’apparition de l’écriture chinoise est liée aux pratiques que nous considérons comme divinatoires et qui précédaient la prise de décision politique (voir « Spiritualités – La « religion » des chinois – les bases 3 Le Yijing »). Des omoplates de bovins sacrifiés ou des carapaces de tortues étaient passées au feu et les craquelures qui apparaissaient étaient interprétées. En même temps, les circonstances de la cérémonie, la date, le lieu, le nom de l’officiant, la prédiction puis, ultérieurement, les évènements effectivement survenus étaient consignés afin de vérifier ultérieurement ce qui était avancé. Les signes les plus anciens ainsi utilisés ont été trouvés dans le site de Ban Po, près de Xian, en Chine du Nord, dans la province du Shaanxi ; ils remontent à 4 000 ans avant JC. Peu à peu, le système s’est perfectionné et les fouilles archéologiques conduites à Longshan
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  Le bouvier et la tisserande ( 牛   郎   织女 )   Photo EPA-EFE Anthony Anex Comme les autres grandes légendes (Le serpent blanc, La pleureuse, use, Les amants papillons), l’histoire du Bouvier et de la Tisserande connaît bien des versions. Nous proposons ici le canevas de l’histoire. Il était une fois un jeune orphelin qui vivait durement chez son frère aîné. Son seul ami était le bœuf qu’il gardait. Un jour, ce dernier l’entraîna vers un lac. Le bouvier y vit sept très belles jeunes filles qui s’y baignaient. C’étaient les sept filles de l’Empereur de Jade. Poussé par le bœuf, le Bouvier déroba les vêtements d’une des jeunes filles. Le hasard lui avait fait choisir ceux de la plus jeune, qu’on surnommait la Tisserande en raison de l’art avec lequel elle tissait les   longs rouleaux de soie pour son père. Furieuse, la jeune fille ne pût s’enfuir comme ses sœurs. Elle apostropha violemment le Bouvier mais, bien vite, elle fut séduite par la gentillesse et la franchise du bouv
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  Liang Shanbo   ( 梁山伯 ) et Zhu Yingtai   ( 祝英台 ) : « les amants papillons »   Il s’agit sans doute d’une des légendes les plus populaires. Elle a inspiré un très célèbre concerto pour violon, composé en 1959 par Chen Gang et He Zhanhao et intitulé « Les amants papillons ». Le succès de la légende tient sans doute à son message féministe. Zhu Yingtai était une petite fille très intelligente et très volontaire. Elle enrageait de voir ses frères, souvent moins doués qu’elle, fréquenter l’école et apprendre à lire et à écrire. A force de réfléchir, elle trouva la solution et à force d’obstination, elle parvint à convaincre ses parents. Puisque l’école était interdite aux filles, il suffisait qu’elle s’habille en garçon ! Zhu Yingtai réussit ainsi à étudier pendant trois ans dans une école de Hangzhou. Elle y fit la connaissance d’un jeune lettré, Liang Shanbo, très savant et très honnête. Bientôt, les deux jeunes gens se lièrent d’amitié et décidèrent même de devenir « frères jur
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秋   节 Zhong qiu jie ; la fête de la mi-automne     En Chine, l’automne est souvent la plus agréable des saisons : il ne fait ni trop chaud ni trop froid et les pluies sont rares. Le 15eme jour du 8eme mois, les familles se rassemblent le soir, en mangeant des fruits et des gâteaux. On admire le clair de lune : c’est à ce moment-là (ou le lendemain) que la pleine lune est la plus grosse de l’année.   Pour cette raison, on appelle parfois la fête de la mi-automne fête de la lune. Mais, en Chine, son autre nom est 团 圆 节 tuan yuan jie que l’on peut traduire par « Fête de la réunion » ou Fête du cercle familial. La fête célèbre en effet l’amour et l’amitié lors de longues promenades nocturnes. C’est aussi le soir par excellence des rendez-vous romantiques.   Photo Amitiés Provence Chine La fête est aussi une ancienne fête lunaire qui était célébrée par des femmes. Il en reste l’hommage rendu à la déesse Chang’e ( 嫦 娥 ) et à son compagnon, le lapin de lune. La croyance à c
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Meng Jiangnü ou la pleureuse 孟 姜 女 Avec le Serpent blanc, les Amants papillons ( Liang Shanbo et Zhu Yingtai) et le Bouvier et la tisserande, Meng Jiangnü est l’une des quatre légendes chinoises les plus populaires. A l’époque de l’empereur Qin (III) siècle avt JC), une très belle jeune fille, Meng Jiangnü (孟 姜 女) tomba amoureuse d’un beau jeune homme, Fan Xiliang (放 西 凉). Les parents ayant donné leur accord, les deux jeunes gens s’apprêtaient à se marier. Hélas, le jour même des noces, Fang Xiliang fut réquisitionné sur ordre de l’empereur pour aller construire la Grande Muraille. Emmené de force, Fang Xiliang eut à peine le temps de dire adieu à sa jeune épousée. Le temps passa. Chaque jour, Meng Jiangnü pensait à son mari. Lorsque le temps devint plus froid, elle se mit à coudre un chaud vêtement d’hiver. Celui-ci terminé, elle décida de partir à la recherche de son mari. Plus de mille li séparaient le village de Meng Jiangnü du chantier de la Grande Muraille. Meng Jiangnü d
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Les contes de renard Le renard occupe une place à part dans les légendes chinoises. C’est un esprit très affûté, un savant généralement bienveillant qui peut se transformer en être humain. Souvent, il prend la forme d’une très belle jeune fille qui séduit les lettrés et cherche à vivre avec eux .  Le recueil du «  Liao Zhai  »  réalisé au XVII° siècle par l’écrivain Pu Song Li rassemble la plupart de ces contes. En voici un.   Qing Feng ( 清 风 Phenix vert) , femme-renarde   En ce temps-là, à Taiyuan ( 太 原  capitale du Shanxi  山西 ) vivait la famille Geng  ( 耿 ) , de riches marchands qui possédaient une très belle et très grande demeure. Mais ils perdirent leur fortune et bientôt la maison se dégrada. La famille y laissa un gardien et déménagea.  Une fois vides, les pièces devinrent le théâtre de phénomènes étranges : on voyait des portes se fermer et se refermer de leur propre mouvement, des lampes s’allumaient puis s’éteignaient à l’étage. Les années passèrent puis un
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> La légende du serpent blanc ( 白 蛇 传 ) La légende du Serpent blanc est sans doute l’un des plus fameux contes chinois. Elle a inspiré de très nombreux opéras et est souvent évoquée lors de la Fête du double Cinq (duan wu jie 端 午 节), le 3 juin pour cette année (voir article précédent) . Il existe de nombreuses variantes du conte mais l’histoire commence toujours à Hangzhou, au Lac de l’Ouest. L’un des Huit Immortels du panthéon taoïste, Lü Dongbin ( 吕 洞 宾) vient vendre des « yuan xiao » ( 元 宵). Ce sont des boulettes de riz gluant farcies au sésame, au haricot rouge ou à la farce salée. On les connaît en Occident sous le nom japonais de mochi. Un pauvre pharmacien du nom de Xu Xian (许 仙) achète à l’Immortel quelques yuan xiao mais revient trois jours plus tard, bien malade. Lü Dongbin rit, le bouscule et le fait vomir. Les boulettes tombent au fond du lac où un serpent blanc et une tortue se les disputent. Le serpent gagne, mange les boulettes et acquiert de grands pouvo