Suite de nos «  Repères pour comprendre l’histoire de la Chine »: notre troisième volet est consacré aux grandes dynasties de la Chine impériale qui se sont succédées du VI° siècle (début des Mérovingiens en France) jusqu’au milieu du XIX°siècle .

 

REPERES POUR COMPRENDRE

L’HISTOIRE DE LA CHINE

3 – LA CHINE IMPERIALE : Les grandes dynasties

 

1 - Les Sui (隋朝 )

                                                               Clovis                                                           

581  --------------------------------------------------------------------------------------------------   618



On se souvient qu’après la chute des Han, la Chine a été divisée en royaumes rivaux. Au VI° siècle, le puissant royaume semi barbare des Zhou du Nord est gouverné par un régent d’origine Han. Ce dernier parvient à vaincre les royaumes du Sud où s’était réfugiées les élites lettrées.  Il fonde alors une éphémère dynastie, celle des Sui.

Wen Di puis son fils Sui Yang Di se consacrent à consolider l’unité du pays. Confucianistes, ils restaurent l’ancien système de stockage des grains afin d’éviter les disettes ; ils lancent de grands travaux, la réfection de la Grande Muraille, la construction du Grand Canal de Pékin à Hangzhou (Sud de Shanghai).  Ils posent aussi les bases du système politique : « Trois départements et Six ministères » (      ) et créent les concours impériaux pour l’accès aux postes de fonctionnaires (les mandarins).

Mais la dureté des empereurs et leurs réquisitions pour les grands travaux et pour les guerres permanentes aux frontières épuisent le peuple. Les défaites répétées devant les envahisseurs coréens au nord, tibétains dans le Sichuan et turcs en Asie centrale conduisent à une révolte des généraux et à la fin de la dynastie. 


Le grand canal - Unesco

 

2 - les Tang (   )

                                                              Charlemagne

618 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------   901

Carte AFCPS

L’empire Tang est considéré comme l’un des grands moments de l’histoire de la Chine. Profitant des querelles entre tribus turques, les premiers empereurs continuent la politique d’expansion des Sui dans l’actuel Xinjiang et étendent leur influence en Asie centrale comme au Tibet. A l’Est, ils règnent du Sud de l’Amour jusqu’à la Corée et au Vietnam. Toutefois, après la révolte d’An Lushan, dans la seconde moitié du VIII° siècle, l’empire se rétracte.   

La dynastie des Tang est également connue pour avoir compté en son sein la seule femme impératrice de Chine, Wu Zetian qui s’entourait de lettrés dont le fameux « Juge Ti  »  popularisé par Robert van Gulik alias « Detective Dee » dans les films de Tsui Hark.

Le commerce et l’agriculture se développent en profitant des échanges. En littérature, des œuvres majeures apparaissent, par exemple avec les poètes Li Bai  (  ) et Du Fu (  ). La Route de la Soie fait aussi pénétrer des idées nouvelles : le bouddhisme (Grand Véhicule) prend son essor ; des chrétiens (nestoriens) et des musulmans (les Hui) s’installent à Xi’An. 


Chamelier de la Route de la Soie – Musée Guimet

 

 

3-  Les Song  (   )

                               Hughes Capet                                                                                                   St Louis                                                             

901  -------------------------------------------------------------------------------------------------------------   1279


Comme les précédentes, la dynastie Tang s’achève par un chaos qui voit triompher le pouvoir des gouverneurs locaux. Les Song parviennent à réunifier la Chine et ouvrent l’une des périodes sans doute les plus heureuses de l’histoire du pays.

Le gouvernement central laisse une grande liberté aux pouvoirs locaux ; l’agriculture, le commerce et une petite industrie prospèrent. C’est l’époque des grandes inventions : la poudre à canon, la boussole magnétique, le billet de banque et l’imprimerie à caractères mobiles. La Chine est alors la première puissance économique du monde et compte près de 100 millions d’habitants. Mais au milieu du XII°siècle, les Song perdent le contrôle du Nord de la Chine où ils sont remplacés par une dynastie locale mandchoue, les Jin. Pour se défendre, les Song du Sud développent la marine à Guangzhou (Canton) Xiamen (Amoy) ou Quanzhou. Mais, pas plus que les Jin du Nord, les Song du Sud ne parviendront pas à défaire Gengis Khan.  


Porcelaine Sui  Musée Guimet Photo AFCPS

 

 

4 -  Les Yuan (   )

                                                                          Philippe IV Le Bel                                            Guerre de Cent Ans

1278 ----------------------------------------------------------------------------------------------------  1368      


  
                                                                

Après des années de durs combats, c’est le petit-fils de Gengis Khan qui, sous le nom de Kubilai Khan fonde la dynastie mongole. A de rares exceptions, les Chinois sont exclus de tous les postes de responsabilités. Les lettrés se réfugient alors dans l’art et, surtout dans la peinture.

Même si les empereurs s’intéressent à la civilisation chinoise, c’est la culture et la religion mongole qui domine. Les Mongols sont des bouddhistes mais lamaïstes, comme les Tibétains. Ces derniers, par l’entremise du chef de la principale école de l’époque du bouddhisme tibétain, les Sakyapa, se placent alors sous l’autorité mongole.

De Pékin jusqu’aux portes de l’Europe, les Mongols gouvernent. Les circonstances sont favorables à la réouverture de la Route de la Soie. Elle sera empruntée par un grand voyageur : Marco Polo. 


5 – Les Ming (   )

                                                Jeanne d’Arc                                                                           Louis XIV

1368  ------------------------------------------------------------------------------------------------------  1644


L’occupation mongole n’a jamais été acceptée par les Chinois. Un mouvement de révolte populaire puissant, les Turbans rouges (   ) ) finit par en venir à bout et c’est un ancien paysan qui fonde la nouvelle dynastie.

Sous les Ming, les villes connaissent un véritable essor. La fortune des grands marchands de céréales ou de sel concurrence celle des premières manufactures de porcelaine, de soierie, de coton ou d’acier.

Les Ming restaurent la Grande Muraille et font de Pékin leur capitale. Ils y construisent la Cité interdite. Pour lutter contre les barbares du Nord, les Mandchous, ils forment une armée de plus d’un million de soldats, ainsi qu’une très puissante marine qui, sous la conduite de Zheng He (   )  s’affirme jusqu’au Moyen Orient. Mais l’autoritarisme des empereurs chasse les lettrés qui se réfugient dans l’écriture des grands romans classiques.

Intérieur de la Cité interdite   Photo AFCPS

 

 

6 – Les Qing  (   ) 1ere période

 Louis XIV                                                                      Révolution française                          Louis Philippe

1644   -------------------------------------------------------------------------------------------------------   1840


Après de longues années de guerre, les Mandchous s’emparent de Pékin puis de toute la Chine. Ils imposent aux chinois la coiffure mandchoue, le devant du crâne rasé et une longue natte, en signe de soumission. De fait, le pouvoir est autocratique, la censure féroce et les responsabilités confiées à la noblesse mandchoue.

Pendant son long règne, Kang Xi (  ), contemporain de Louis XIV, se préoccupe de la conservation des ouvrages chinois anciens et tente une certaine ouverture vers l’extérieur, en accueillant les missionnaires jésuites (Matteo Ricci 利玛窦). Mais après lui, la Chine se ferme.

Qian Long (  ), au moment de la Révolution française, étend considérablement l’empire, au Nord Est (Mandchourie) et à l’ouest. En effet les empereurs Mandchous, comme les Mongols avant eux, adoptent les codes confucéens mais, à titre privé, restent bouddhistes lamaïstes. La Mongolie devient un protectorat et le Tibet, par l’intermédiaire du 7eme dalaï lama renouvelle l’accord passé autrefois avec les Yuan (Mongols).

Préoccupés par l’agrandissement de leur empire, les Mandchous maintiennent un sévère contrôle des esprits et l’interdiction des contacts avec l’étranger. La Chine passe ainsi à côté de la Révolution industrielle que connaît l’Occident.


 Portrait de Qian Long 




A SUIVRE, POUR UN DERNIER EPISODE  !!!!










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