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La légende du serpent blanc
( 白 蛇 传 )
La légende du Serpent blanc est sans doute l’un des plus fameux contes chinois. Elle a inspiré de très nombreux opéras et est souvent évoquée lors de la Fête du double Cinq (duan wu jie 端 午 节), le 3 juin pour cette année (voir article précédent) .
Il existe de nombreuses variantes du conte mais l’histoire commence toujours à Hangzhou, au Lac de l’Ouest. L’un des Huit Immortels du panthéon taoïste, Lü Dongbin ( 吕 洞 宾) vient vendre des « yuan xiao » ( 元 宵). Ce sont des boulettes de riz gluant farcies au sésame, au haricot rouge ou à la farce salée. On les connaît en Occident sous le nom japonais de mochi.
Un pauvre pharmacien du nom de Xu Xian (许 仙) achète à l’Immortel quelques yuan xiao mais revient trois jours plus tard, bien malade. Lü Dongbin rit, le bouscule et le fait vomir. Les boulettes tombent au fond du lac où un serpent blanc et une tortue se les disputent. Le serpent gagne, mange les boulettes et acquiert de grands pouvoirs tout en se promettant de témoigner sa reconnaissance à Xu Xian.
Quelque temps plus tard, nageant près de la rive, il aperçoit un mendiant qui capture un petit serpent vert pour en revendre le venin. Le serpent blanc se transforme en jeune fille, achète le serpent vert et lui sauve ainsi la vie. Ce dernier décide de se mettre au service du serpent blanc.
De longues années passent que les deux serpents consacrent à la méditation. Ils deviennent ainsi capables de se transformer durablement en êtres humains. Mais le serpent blanc n’a qu’un but : témoigner de sa reconnaissance au pharmacien en usant de ses nouveaux pouvoirs.
Un jour de fête, la fête de Qingming (voir article précédent) selon certaines versions, les deux serpents apparaissent sous la forme de deux très belles jeunes femmes qui se promènent le long du Lac de l’Ouest. Bai Suzhen (白 素 贞), le serpent blanc est accompagnée de sa servante Xiao Qing (小 青), le serpent vert. Bientôt, les deux jeunes femmes croisent Xu Xian. Celui-ci arbore un parapluie ; les deux femmes n’en n’ont pas. Usant de ses pouvoirs, Bai Suzhen fait pleuvoir et Xu Xian, courtois, propose aux jeunes femmes de les raccompagner chez elles en les protégeant de l’averse.
Bien vite, Xu Xian tombe amoureux de Bai Suzhen. Ils se marient et tout réussit au jeune couple : grâce aux pouvoirs de Bai Suzhen, les médicaments de l’apothicaire deviennent très efficaces, sa renommée s’accroît et ses affaires prospèrent. Comble de bonheur, bientôt, Bai Suzhen tombe enceinte.
Hélas, la tortue du Lac de l’Ouest n’a pas oublié sa défaite face au serpent. Elle est devenue un moine bouddhiste, du nom de Fa Hai (法 海). Fa Hai rencontre Xu Xian et devine la véritable identité de Bai Suzhen. Xu Xian ne croit pas les paroles du moine mais se laisse convaincre de suspendre dans sa maison des bouquets d’armoise et de faire boire à sa femme du vin soufré le jour du Double Cinq (duan xu).
Bai Suzhen finit par accepter le vin mais, à peine l’a-t-elle bu qu’elle redevient un serpent. D’émotion, Xu Xian meurt. Bai Suzhen implore les esprits du Mont Emei (une des quatre montagnes sacrées) et parvient à ressusciter Xu Xian. Mais Fa Hai le capture et l’enferme dans un célèbre temple bouddhiste le long du Grand Canal. Bai Suzhen et Xiao Qing combattent sans succès pour le délivrer en déclenchant une terrible inondation.
Xu Xian parvient néanmoins à s’échapper et est présent lorsque Bai Suzhen accouche d’un fils qui est nommé Xu Mengjiao (许 梦 娇). Mais Fa Hai n’est pas loin. Profitant de l’affaiblissement de Bai Suzhen, il enferme cette dernière dans la pagode qui domine le Lac de l’Ouest.
Mari et femme sont séparés mais leur fils, finalement, va les réunir. Après avoir réussi les examens impériaux, ce dernier revient à Hangzhou pour parler à sa mère, dans la pagode du Lac de l’Ouest. Emus par son geste, les esprits délivrent Bai Xuzhen. La famille enfin rassemblée vit heureuse et tranquille : Xiao Qing, par ailleurs, a réussi à vaincre Fa Hai.
Le bouvier et la tisserande ( 牛 郎 织女 ) Photo EPA-EFE Anthony Anex Comme les autres grandes légendes (Le serpent blanc, La pleureuse, use, Les amants papillons), l’histoire du Bouvier et de la Tisserande connaît bien des versions. Nous proposons ici le canevas de l’histoire. Il était une fois un jeune orphelin qui vivait durement chez son frère aîné. Son seul ami était le bœuf qu’il gardait. Un jour, ce dernier l’entraîna vers un lac. Le bouvier y vit sept très belles jeunes filles qui s’y baignaient. C’étaient les sept filles de l’Empereur de Jade. Poussé par le bœuf, le Bouvier déroba les vêtements d’une des jeunes filles. Le hasard lui avait fait choisir ceux de la plus jeune, qu’on surnommait la Tisserande en raison de l’art avec lequel elle tissait les longs rouleaux de soie pour son père. Furieuse, la jeune fille ne pût s’enfuir comme ses sœurs. Elle apostropha violemment le Bouvier mais, bien vite, elle fut séduite par la gentillesse...
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